Summer Wars, Mamoru Hosoda, 2010

Publié le par Kalu

L'été sera chaud

summer-wars-poster 01Kenji est lycéen surdoué en mathématiques, pour arrondir ses fins de mois il travaille comme petit administrateur sur le site d’OZ, une sorte de super-Face book.  Ce réseau à atteint de telles proportions qu’il contrôle pratiquement toute vie quotidienne de l’ensemble de la planète. A travers son avatar il est en effet possible de tout faire,  que ce soit sa déclaration d’impôt ou des compétitions d’arts martiaux. Alors que les vacances d’été commencent, sa camarade Natuski l’embauche pour venir l’aider à préparer les 90 ans de sa grand-mère dans la demeure familiale. Alors que la fête se prépare dans le grand domaine, le réseau OZ est victime d’un virus.

 

Cette production du studio Mad House, les mêmes que Paprika, séduit d'abord par l’aspect technique, l’animation est absolument magnifique et le contraste entre les deux mondes est très bien rendu. La vie réelle est sobre, avec trait fin, tout en étant assez chaleureux pour rendre parfaitement l’idée d'un l’été à la campagne.  De l’autre coté de l’écran, Oz est en super flat, revendiquant un coté très Kawai.

Le film se situe donc à la croisée des chemins, d’un coté on retrouve une chronique familiale un peu décalée à la Taste of Tea, et de l'autre un monde bien barré permettant pas mal d'expérimentations visuelles.

S’il est centré sur Kenji, Summer Wars développe une belle galerie de personnage secondaire. La grande et vieille famille de Natsuki  fournit au film un bataillon de personnages tous assez bien caractérisés pour qu’ils ne se fondent pas totalement dans la masse. Que ce soit l’oncle pécheur, les gamins tout le temps en train de courir, ou le cousin paria, ils ont tous un petit quelque chose d’attachant. Si, comme le héros, on est incapable de toujours comprendre qui est vraiment qui, il n’en reste pas moins qui l’idée de famille est vraiment bien rendue.  L'entrecroisement des mondes réels et virtuels est cependant un niveau en dessous d’un film comme Paprika, l’aspect « familial »du film lui donne une fraîcheur assez unique. La partie virtuelle elle n’est ici qu’un outil et ne prend jamais le pas contre le réel. Mais elle permet de multiplier les délires visuels et narratifs, récupérant au passage les qualités et les défauts des animés grand public. Mais si certaines scories de ces genres peuvent ressortir il n’en reste pas moins que la qualité et une énergie communicative est au rendez vous.

 

Le film se concentre sur la question du réseau, qu’il soit familial, relationnel ou virtuel.  C'est l’articulation entre ces différents liens, forts ou faibles, qui permettent de mettre en place les stratégies qui feront gagner cette guerre d’un été.

La distribution très réduite du film il va probablement falloir se bouger pour aller le voir, ce que je conseille chaudement. Un film qui à un goût d’après midi de juillet. Allongé sous une tonnelle,  un bout pastèque à la main.

Publié dans Cinéma

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